LE RCFC DEVIENT LE BRC

 

Le club est aligné en 4ème division en 1986-1987, le niveau où opérait la réserve l’année précédente. Les clameurs se sont tues. Le professionnalisme a vécu. Il faut repartir de zéro, mais sur quelles bases ?

Le courageux Bernard Bouchet, devenu président de la section amateur, découvre des conditions plus que difficiles. Il n’y a plus ni ballon, ni jeux de maillot, plus rien en fait. C’est une page vierge.

L’effectif professionnel ayant migré vers d’autres cieux, l’entraîneur Yves Moureaux compose avec des joueurs sans expérience qui constitue l’équipe première du RCFC (19 ans de moyenne d’âge). Le libero Éric Diot est le seul joueur ayant appartenu au groupe professionnel. L’équipe compte six juniors pour le match d'ouverture contre Annemasse. Une période d'apprentissage s'avère donc nécessaire pour cette équipe qui ne vise que le maintien. Une mission trop difficile pour les Bisontins, qui descendent en Division d’Honneur au terme de la saison 1986-1987.

Un événement est passé inaperçu. Il est pourtant capital. Le 27 mars 1986 une poignée de jeunes chefs d’entreprise (petites et moyennes) créent l’association « Foot Avenir » destinée à valoriser et promouvoir la ville de Besançon par le vecteur incomparable qu’est le football.   Ces dynamiques initiateurs, issus pour la plus part de la jeune chambre économique, ont pour noms Gérard Moreau, le président, François Bourgoin, Jean-Claude Fortanet, Marcel Vuillaume, Christian Tacquard, Dominique Wolff, Guy Weinman et Pierre Antoine.

Pendant l’assemblée générale, il est décidé de modifier l’appellation du club. Le Racing Club Franc-Comtois devient le Besançon Racing Club dans le but de faire table rase d’un passé jugé encombrant.

Le nouveau BRC, entrainé par Michel Crevoisier, est champion de Franche-Comté honneur 1988, finissant à égalité de points avec Dole, le goal-average étant déterminant. Dans la foulée, le BRC se classe neuvième en D.4 de la saison 1988-1989.

Gérard Moreaux sait que le club ne peut végéter longtemps dans les divisions inférieures s’il veut s’attirer à nouveau les faveurs du public. Il s’attache les services de l’ancien gardien professionnel messin Jean-Marie Lawniczak comme entraîneur lequel débarque en droite ligne du Racing Club de France. Homme rigoureux et obstiné, il est aussi le vice-président de la ligue de… Paris. Avec François Bruard, il met en place une vraie politique de formation des jeunes, dotant également le club des structures dignes de ce nom.

En 1990, le BRC accompagne Nancy en Division III après avoir terminé le championnat dauphin des Nancéiens, Laurent Matrisciano, le frère de Sylvain, inscrit 23 des 49 buts bisontins. Mais vouloir accéder à la Division 2, c’est une autre affaire. 8e de son groupe de D.3 en 1990-1991 puis 9e en 1991-1992, le BRC plafonne. Mais avoir retrouvé la Division 3, l’antichambre du monde pro, quatre ans seulement après la cessation d’activité peut être déjà considéré comme une performance.

 

MAINTIEN EN C.N.F.1. 

 

Il faudra ensuite patienter pour les bisontins. Après 3 longues années en Division III, sans grand succès ni grande affluence au stade Léo Lagrange, le club parviendra à accrocher une 4ème place, synonyme de barrage. BRC, Arles ou Fécamp, qui seront les deux élus pour le C.N.F.1 (National 1 aujourd’hui) ? Fécamp a déjà pris une option en s’imposant en terre arlésienne, le BRC, s’il bat à Léo Lagrange Arles, sera le deuxième élu. Matrisciano tuera le suspens d’entrée en réussissant le hat trick pour propulser le BRC en C.N.F.1. Une victoire qui restera symbolique, puisque les Arlésiens seront finalement repêchés par la suite.

Les rouges s’engageront dans un championnat d’un tout autre niveau par rapport à la division III de la saison dernière. En effet, on verra des clubs comme Perpignan, Ajaccio, Châteauroux, Annecy, Louhans …

Après une 13ème place la première année, les racingmen lutteront chaque année pour le maintien, jusqu’à la saison 96-97 ou les bisontins ne pourront pas éviter la chute en division inférieure.

En 1999, une fin de saison folle attend les racingmen puisqu’avant l’ultime journée de championnat, cinq équipes peuvent prétendre à la place de dauphin et la montée en National : Dijon, Reims, Calais, Saint-Quentin et Besançon. Les Bisontins qui reçoivent l’épouvantail Auxerre (une seule défaite) doivent impérativement l’emporter en espérant que Dijonnais, Rémois et Calaisiens ne triomphent pas. Dijon sera battu à Metz, Reims et Calais seront tenus en échec sur leur pelouse, et le Racing, grâce à un super match, créera l’exploit à la fois de s’imposer et de gagner sa place en national.

17 ANS APRÈS, BESANÇON RETROUVE LE MONDE PRO

 

Après s’être stabilisé au niveau supérieur, le BRC n’aura besoin que de 3 saisons dans le ventre mou pour être sacré champion le 24 mai 2003 après sa victoire 2-0 face à Cannes devant 6000 spectateurs. Il avait déjà validé son ticket pour la L2 le 16 mai 2003 après son nul 0-0 à Sète.

Dix-sept ans après la disparition du RCFC, Besançon retrouve la Ligue 2 et le monde professionnel.

Changement de dimension pour les rouges, qui se retrouvent face à des formations professionnelles bien en place.

Malgré un engouement naissant, et un stade Léo Lagrange quasi plein (9000 personnes face au Havre et Saint-Étienne à domicile), le Racing a du mal et se retrouve lanterne rouge à la fin des matchs aller sans être vraiment détaché. Tout espoir reste donc permis. Une deuxième partie de saison de meilleure facture ne permettra pas au BRC de se maintenir en L2 au terme de la saison 2003/04. Une 19ème place signe de relégation en National. Cette saison-là, il dispute un 16ème de finale de Coupe de France face à Créteil (défaite 3-1). 

LE RACING SOUS GENET

 

Entraîneur du Besançon Racing Club entre 2004 et 2012, Hervé Genet est, à ce jour, l’entraîneur ayant passé le plus de saisons sur le banc des Rouges. Arrivé en cours de saison 2004/2005 pour succéder à Bruno Génésio, l’ancien joueur du BRC entre 1989 et 1996 connaît des débuts difficiles pour sa première expérience au haut niveau avec une 17e place et une relégation du National au CFA. La première saison en CFA est également compliquée pour les Racingmen qui finissent 13e du championnat.

Néanmoins, Hervé Genet va réussir la saison suivante à imposer sa patte technique et humaine en amenant le Racing à la 2e place du championnat à seulement deux points de Calais, cruel.

 

La DNCG touche le Racing

Cruel, c’est aussi le mot avec lequel on pourrait décrire la saison suivante. Malgré 102 points inscrits, le BRC termine de nouveau deuxième derrière l’Olympique Croix de Savoie et manque son retour en National.

En 2008-2009, la troisième est la bonne ! Le Racing termine premier de son groupe et pense retrouver le National, mais la DNCG refuse la montée des Rouges à titre administratif. Cette même année, en Coupe de France, le BRC s’offre un match de gala à l’occasion des 1/32e de finale avec la réception de l’Olympique de Marseille. Après un match disputé et des prolongations, le Racing s’incline aux tirs au but et sort de la compétition par la grande porte.

De retour en CFA, le Racing ne faiblit pas, continue de jouer les premiers rôles et termine à la 4e place. La saison suivante, en 2010-2011, les hommes d’Hervé Genet et de son adjoint Sandy Guichard remportent le championnat de CFA après une lutte avec le SAS Épinal, avec seulement quatre défaites en 32 matchs. Cette fois-ci, la DNCG n’a rien à reprocher aux comptes bisontins : le BRC est de retour en National, six ans après.

Deux montées qui récompensent le travail d’un staff qui aura su amener l’équipe en National, en sachant s’adapter et se renouveler au fil du temps. Huit saisons d’apprentissage qui auront fait grandir le Racing, avant une saison 2011-2012 marquée par une fin de saison plus compliquée, sur comme en dehors des terrains...

DERNIÈRE DANSE POUR LE BRC

 

Après 2 saisons consécutives où la montée aura échappé aux racingmen, c’est en 2009 que le BRC retrouve le National en remportant le groupe A de la CFA. Malheureusement, la DNCG frappe Besançon et rétrograde le club directement en CFA2. Une terrible nouvelle pour les rouges, qui seront finalement sauvés par le CNOSF. Le Racing participera bien au championnat CFA. Le club finira par se maintenir dans la division, puis parviendra même à monter en National la saison d’après, cela malgré la vente de plusieurs joueurs importants pour assainir les finances du club. Cette fois-ci, la montée sera validée par la DNCG.

La saison 2011 – 2012 restera dans les annales du BRC, mêlant réussite et échec, joie et tristesse. Le 28 juin 2011 tout d’abord, la DNCG autorise l’équipe bisontine à disputer le championnat national. Une belle victoire pour le club. Sur le terrain, c’est une autre histoire. Après 38 journées, Le club ne parvient à remporter que 9 rencontres, pour 11 nuls et 18 défaites. Des résultats pas suffisant pour se sauver, le Racing redescend en CFA.

Mais comme une mauvaise nouvelle n’arrive pas toute seule, après bien des polémiques au sujet du BRC, il n’est pas besoin de passer par la DNCG pour lui fixer son sort. Les membres de la SASP, faute d’avoir réuni pour le 29 juin 2012 les 520.000 euros nécessaires à combler le déficit, n’ont d’autre solution que de déposer le bilan, comme le 26 juin 1986.